Rencontre avec Armelle et Laëtitia, le duo Volveas
PM: A quel âge, avez-vous participé à votre premier concert de musique classique?
Armelle: Personne ne faisait de musique dans ma famille. Je me souviens de mon premier concert de musique classique. Je devais avoir 7 ans. J’étais allée écouter un étudiant de mon professeur de piano, lors d’une audition à l’Ecole Normale de Paris.
Laëtitia: Je ne me souviens pas d’un âge précis… mais plutôt que très petite, la musique dansait dans ma tête. Je chantais des mélodies lorsque mon frère travaillait ses gammes au violoncelle. Il me demandait de sortir de la pièce pour se concentrer…
PM: Pourquoi vous avez décidé de devenir musicienne?
Laëtitia: Dans ma famille la musique est la chose la plus importante qui soit! J’ai décidé à l’âge de 7 ans d’être une violoniste professionnelle. Pour tout vous dire, je voulais être une violoniste-danseuse. Mais je n’ai pas osé demander des cours de danse… Je pensais que ce serait facile d’allier les deux disciplines en même temps !
Armelle: Comme un marin qui prend la mer et n’imagine pas que l’on puisse vivre autrement, je ne me suis que tardivement posé la question d’un métier. La musique était là dans ma vie, mon quotidien.
PM: Quel est votre instrument préféré? Pourquoi?
Armelle: J’aime tous les instruments car ils ont chacun leur personnalité. Mais le piano étant mon instrument, je vais répondre le piano… aussi parce que cet instrument peut se suffire à lui-même. C’est mon île (un piano à queue vu d’en haut, ça ressemble à une petite île, non?), mon refuge. Parfois aussi, sur une île, on se sent vite seul, alors on invite des amis. Avec Laëtitia c’est ainsi! C’est comme si on s’invitait mutuellement à partager notre « chez nous »!
Laëtitia: Le violon bien sûr ! C’est le plus bel instrument! Ses formes sont magnifiques! On peut vibrer, créer sa sonorité et moduler la justesse. Nous jouons sur notre instrument contrairement aux « pauvres » pianistes qui doivent s’adapter à toutes sortes de pianos différents selon les salles. Lorsque j’étais enfant, il y avait un petit violon accroché au mur. Je le trouvais parfait pour moi car il était très mignon et à ma taille. Mais je n’ai jamais osé jouer dessus car il était trop beau pour une débutante !
PM: Qui est Astor Piazzolla que vous nous présenterez samedi?
Laëtitia: C’est un compositeur qui magnifie la tristesse à travers la musique de Tango. A la fois triste et espiègle, le tango transmet aussi de la joie. C’est une musique qui fait chavirer les âmes et qui nous transporte. Elle est pleine de nostalgie.
Armelle: Musicien et compositeur argentin, c’est lui qui m’a fait aimer le tango! Il représente le lien entre sa culture musicale profonde argentine du tango ancien et la musique plus complexe, plus proche de l’écriture classique. Avec son talent de compositeur et d’instrumentiste (il jouait du bandonéon) il a su créer un univers musical très original, reconnaissable, très sensible et virtuose dans certaines œuvres comme dans l’Histoire du tango.
PM: Qu’avez-vous envie de transmettre au jeune public de La Pochette Musicale?
Armelle: Je pense à trois choses: 1) La musique c’est un langage à part entière, celui des émotions. 2) On dit « jouer de la musique »; en choisissant la musique de tango, et en créant ce spectacle, j’ai retrouvé vraiment le sens de ce mot : le jeu, l’amusement, le plaisir et oui on peut très bien associer l’amusement à quelque chose de soigné, appliqué. 3) Le tango, c’est un tout, de la musique, de la danse, suivre une partition, des pas et aussi improviser beaucoup, créer!
Laëtitia: Je voudrais leur montrer que la musique peut transmettre une multitudes d’émotions : elle raconte de belles histoires et peut aussi nous consoler…
PM: Le mot de la fin… en attendant demain?
Volveas: Ce spectacle pour enfants est une adaptation de notre spectacle tout public, plus long « des années 1900 à nos jours, du tango pour toujours ». Il s’agit d’un voyage musical à travers le temps en 4 tableaux scéniques ayant pour trame l’Histoire du tango d’Astor Piazzolla et ses 4 mouvements. Chaque grande période du XXe siècle étant présentée comme une scène de vie mise en musique, illustrée par des textes. Ici, nous avons gardé la variété des ambiances mais réadapté le fil conducteur à l’univers de l’enfance. Les émotions sont identiques, toutes aussi fortes chez l’enfant; seules les causes et les conséquences changent avec l’âge. A demain!